Après avoir bien profité de ce site, à moi de partager mon expérience. J'ai fini les deux premières paires. Elle devraient être testées d'ici peu.
Avant de commencer, je précise un peu mon parcours. Je travaille le bois depuis bien longtemps, je stratifie depuis que j'ai 15 ans et j'ai déjà rélisé pas mal de projets bois/époxy comme des pagaies de SUP, un SUP Hollow et l'été dernier, de planches de kitesurf tandem pour un pote. Après en avoir rêvé depuis des années. j'ai fait le pas. C'est vrai que la maîtrise du vide que j'ai acquise récemment avec les kite a aidé. J'ai aussi un atelier de ma cave bien fourni en outils à main, électroportatif et combinés.
L'objectif de ce sujet et d'apporter des réponses là ou j'ai eu des intérogations. Mon approche du sujet a été de faire un compromis entre la qualité du rendu et la vitesse de réalisation. Passer de heures à poncer des gabarits imprécis ça n'est pas ce qui me fait rêver.
Après avoir bencharké différents modèles de skis et décortiqué le mieux je me suis lancé avec SNOWCAD. Attention avec Windows 10, l'application peut être bloquée. Il faut utiliser une version qui ne nécessite pas d'installation.
Pour les profils de semelles, j'ai utilisé l'option sidewall width dans le menu Core Shaper.
J'ai alors exporté en dxf le profil du noyau, l'outlins et lépaisseur du noyau. J'ai repris tou ça dans le logiciel gratuit Draftsight, qui permet de faire la mise en plan et faire les plans des gabarits. Il en fallait au moins 2 : celui pour la semelle et celui pour le profil des skis. Voici un exemple de plan :
J'ai alors commencé ma quête. Je voulais minimiser le temps de fabrication des gabarits, j'ai consulté pas d'entreprise de découpe numérique de panneaux de bois. Très souvent la mise de base était de 200€ pour avoir mes gabarits en MDF. Après plusieurs semaines à attendre j'ai finalement choisi la découpe laser de métal. Pour un peu moins de 100€ j'ai obtenu mon gabarit de semelle et de presse en 5mm d'épaisseur. J'ai fait ça chez Cognac Laser. J'ai ensuite pu dupliquer les pièces avec une fraise de copiage à roulement et ma défonceuse.
J'ai utilisé les pièce acier pour renforcer la table. Le tout est vissé par des tiges filetées de 8mm. J'ai fixé dessus une plaque d'inox de 1mm d'épaisseur pour avoir un bon démoulage.
Je l'ai vissée et collée sur le MDF en vieillant à mettre en de la super glue sur la tête de vis pour avoir un bonne étanchéité.
En parallèle j'ai préparé le gabarit pour usiner le noyau. J'avais essayé de pour le kite d'usiner le noyau avec un gabarit de féfonceuse. Le résultat n'était pas parfait. Alors vu que les skis sont moins larges et que ça passe sur ma raboteuse, j'ai pris l'option de fait un gabarit pour raoteuse.
Le principe est simple : on fait varier l'épaisseur lors du passage dans la rabotteuse. J'ai pris 2 planches d'aggloméré (le mieux est du MDF d'au moins 20mm) et j'ai fabriqué des câles d'épaisseur variables pour les mettres en tre le s2 planches. J'en ai mis environ tous les 8cm. Bien entendu elle sont plus épaisses en spatules et aux talons et on diminue progressivement jusqu'au talon. Le tout et vissé pour être bien solidaire. Un contrôle de la précision au pied à coulisse est nécessaire. Je me suis donné une tolérance de 1/10 mm. Pour arriver au résultat j'ai intercalé des feuilles de papier sur les câles.
Un test avec quelques rebuts m'ont permis de vérifier que ça marchait. Ce système permet de jouer sur un delta entre le talon et les extrémités. Si on change ce rapport il faut tout changer. Je suis parti sur une différence de 8 mm. Pour viser par exemple 3mm en talon et spatule et 11mm sous les pieds.
Dans le registre gabarits, il en fallait encore deux. Un pour cintrer les carres et un autre pour poncer les champs.
Pour cintrer les carres j'ai pomper ce qu'il y avait déjà en ligne :
J'ai fait une version avec petit et grand diamètre. Le petit diamètre va m'aider car j'ai choisi d'avoir des carres tout autours de skis. Le bout de bois est retourné, et l'écron sert de guide pour cintrer. Attention a tout bien ajuste sinon ça vrille.
Bon au final ce gabarit n'est pas le remède miracle. Beaucoup d'huile de coude et quelques coups de pinces sont nécessaires pour arriver à un résultat acceptable.
Le dernier gabarit a été monté fait pour poncer les champs. J'ai choisi des champs poncés et non défoncés. A mon avis le risque d'erreur avec un fraise à roulement est important alors qu'avec une ponceuse à bande le risquest très réduit. le montage est basique : j'ai fait une empreinte de ma ponceuse et quelques trous pour ventiler et passer les serres joints. Ca ressemble à ça :
J'ai donc commandé mes carres et de la semelle sur le shop de Freeshaper. Je me suis attelé à découper les semelles. J'ai donc sorti le gabarit de semelle en acier, ma défonceuse avec un fraise cylindique à roulement et... j'ai complété avec un gabarit de maintient et compression usiner la semelle avec un bon maintient.
(Désolé pour l'orientation des photos, si il y a une solution merci de me le dire)
Attention à bien régler pour ne pas toucher le métal avec la fraise car elle n'aime pas trop.
Ca n'est pas une étape facile. Le gabarit métallique est d'une bonne aide pour les ajustements. J'avais pris la pat de faire des carres sur tout le tour des skis. C'est assez prétentieux. Pour un essai je conseille plutôt de faire au plus simple : des carres sur le côté et c'est tout et une pièce de protection en plastique ou alu au talon.
Pour un meilleur collage à la super glue, j'ai utilisé du scotch pour avoir un meilleur maintien. En effet les pinces glissent sur la semelle et empêche de bien coller les carres à la semelle.
Oui le cintrage et le collage des carres sont une etape longue et minutieuse. Il y a pas mal de savoir faire à acquerir pour faire ça rapidement et bien.
Sur la photo on voit qu'il faut un bon paquet de pinces pour maintenir. On colle un tiers du ski puis on laisse sécher et on recommance...
Quand on en est à ce stade, le concept de ski est encore un peu abstrait. Il est maintenant temps de s'attaquer au noyau bois. Je suis parti sur du classique lourd et nerveux : du frêne et du pin. Ce sera peut-être un peu chaud pour les cuisses mais pour mois c'est obligé d'utiliser du frêne qui est l'essence traditionnelle pour fabriquer des skis. Pour pousser un peu plus loin, j'ai choisi d'avoir un noyau apparant en bois et donc en frêne.
J'ai donc recherché des sciages de frêne. Après une tentative avec un plateau un peu trop sec (autant dire pourri), j'ai trouvé des planches issues d'un même plateau. Je suis parti avec des épaisseurs d'environ 27mm d'épaisseur. Pour info j'ai trouvé ça à la Société Générale des Bois à Bordeaux. Pour 3 paires de skis il faut environ 2 plateaux de 25 cm de large. Je passe ensuite les phase de délignage et rabottage. Au final je suis arrivé à des épaisseurs de 18mm que j'ai collé avec de la colle PU D4 expansive. La D4 est compatible avec une utilisation en milieu humide, ce qui est complètement notre cas.
Au milieu, j'ai mis le pin, au niveau des vis des fixation, le frêne, puis à nouveau du pin et en fin une latte plus large de frêne pour couvrir à la fois le patin et la spatile sans interruption.
Un petit coup de rabotteuse et ça donne ces jolies lattes.
Il a fallu ensuite utiliser le profil de rabottage pour réaliser le noyau par passes de 0.5 jusqu'à obtenir l'épaisseur finale au patin et donc à la spatule et au talon. Pour les deux paires déjà faites j'ai visé des épaisseurs entre 10.5 er 11m au patin et donc entre 2.5 et 3mm aux extémités.
Pour la suite, j'ai ajouté une étape facultative mais que je pense facilite la statification. J'ai précintré les spatules et les talons. J'ai utilisé la technique simple de serpillère humide et du fer à repasser. Pour cintrer le bois, il faut chauffer le bois et l'humidifier en même temps pour qu'il devienne "plastique" et donc déformable. Pour maintenir la forme, j'ai bloqué les noyaux bois avec des serres joints les noyaux pour figer la forme.
Le fait de précintrer avant le collage permet d'avoir plus de stabilité lorsqu'on travaille la fibre sur le dessus des skis.
Avant de passer à la suite, il faut que le bois sèche pour bien être stable dimensionnellement pour la suite.
Il est temps préparer la stratification. Mais avant tout quelques mots sur le choix de résine et de tissus. Après avoir fait des recherches à droite à gauche et aussi beaucoup sur ce site, j'ai choisi de m'approvisionner chez Sicomin. J'ai choisi une résine avec une durée de durcissement moyenne pour ne pas être trop contraint par le temps de mise en oeuvre et qui n'a pas besoin de passer au four pour être durcie correctement. J'ai donc choisi la résine SR Greenpoxy33 et le durcisseur SD4993. Attention je rappelle que ce sont mes propres choix et que chacun doit choisir et se renseigner selon son propre protcole de stratification.
Pour le tissu de verre, j'ai pris du Triaxial d'environ 700g/m². D'après ce que j'ai lu ça me semblait un bon compromis pour un ski noyau bois. A voir avec les tests. J'ai aussi pris de l'unidirectionnel de carbone pour renforcer quelques zones des skis.
Une fois ces choix faits et les commandes passées, on passe à la découpe des tissues et des consommables. On empile tout ça dans l'ordre d'application. On fait chauffer l'atelier, met les équipements de sécurité et on attaque. Je passe les détails de tout ça c'est déjà assez documenté sur youtube et autres.
Je tiens juste à préciser qu'avoir une pompe à vide performante est primordial. Sur d'autres projets, j'ai testé les pompe de frigo et les petites pompes de frigoriste, c'est insuffisant et ça chauffe beaucoup trop. J'ai eu la chance d'avoir accès à une pompe professionnelle sans huile.
Voici quelques photos de la stratification.
Et la mise en place du placage.
Attention, petit détail que je n'ai pas fait sur la première paire, il faut imprégnier le placage avec de la résine. Sinon après démoulage on aura des taches de résines qui persisteront.
