Salut, un petit résumé théorique pour passer à la planche à dessin :-)
(peut aussi résoudre des problèmes de sommeil... )
1) une fois le programme précisément défini, type de skieur, technique prévue,vitesse, variété des terrains, neiges, virages, et vision generale de ce qu'on recherche on passe directement à la phase suivante.
2) la longueur de carre effective et comment elle va varier (beaucoup sur un shape à rayon classique+elliptique, ou très peu sur un pur rayon classique, selon la densité de la neige)
évidemment c'est l'addition outline + profile et flex qui détermine cette longueur de carre efficace.
donc évidemment dès qu'il y a des rockers qui s'opposent à la cambre ces variations sont d'autant plus marquées, la palme revenant au cambre inverse qui passe de la longueur des fixations, voir moins si le flex est béton, à la longueur des rayons de l'outline.
il faut bien comprendre l'interaction profil/outline dans le fonctionnement du ski, de l'accroche de la carre, du contrôle du dérapage et de la vitesse en courbe
pour faire simple et pour bien comprendre, si à plat et proche du plat c'est globalement le rayon qui définit la courbe et le profil (avec le flex) les répartitions de pression, c'est exactement l'inverse une fois le ski de proche 90°!
rares sont ceux qui y arrivent à ces angles de fou (les ligety...) mais à leur niveau c'est le seul moyen qu'on a trouvé pour faire tourner des skis de 35m de rayons dans des rayons plus courts sans dérapages.
et à ce niveau c'est surtout la forme bombée du ski qui définit le rayon du virage alors que l'outline répartit surtout la pression.
dans ce sens on a vu les cambres des skis de compète devenir minimal voire inexistant pour avoir une mise en action la plus rapide possible du virage (on a diminué l'effet ressort, rassurez vous il y en a toujours et il est d'ailleurs énorme, pour gagner du temps entre un appui et l'autre avec des rayons plus courts si la pression du skieur est constante et élevée)
et dans les profils des fortes transitions/oppositions entre le cambre et les rockers font que la longueur de carre effective a besoin de fort angles pour augmenter sa longueur théorique sur les rayons l'outline voir même des fois c'est impossible car les rockers sont trop marqués (on verra plus tard les différentes valeurs qui vont biens des rockers et leur destination poudre/piste)
ET il en est de même pour l'outline, si la courbe des rayons aux extrémités est moins marqués voir même part vers l'intérieur cela aboutira à une carre effective plus courte d'autant que la neige est dure.
ET évidemment la dureté de la neige est un facteur important dans cette longueur de carre effective, passé un certain stade ce n'est plus la carre qui guide mais la surface portante associée... toujours à son profil :-)
donc pour préciser on va surtout définir la longueur de carre effective sur neige se rapprochant des pistes damées (et plutôt ouvertes :-/ )
que ce soit pour une longueur de carre effective courte ou longue ca marche très bien en pur coupé mais dès qu'on commence une once de dérapage/survirage, le contrôle est bien meilleur avec une carre longue.
plus on va vers le dérapage, plus une carre longue permet d'être fin dans son contrôle.
la limite dans cette longueur est le poids du ski qui devient trop important et dépasse la puissance du skieur à faire des dérapages/survirages, une sorte de "sur-stabilité" du à l'inertie au guidage des carres.
l'exemple extrême est le ski de descente ou ces facteurs de "sur-stabilité" aboutissent à un ski quoi tire bien droit avec un contrôle maximal des dérapages (des skis proches: derby ou comptet freeride en face dure)
tient on s'aperçoit aussi que longueur = glisse
trouver la bonne longueur de carres c'est faire un compromis entre
grip/guidage/stabilité/dérapage/maniabilité
nb: plus haut j'ai un peu mélangé dérapage et survirage (dérapage avec un sur pivot des talons)
les valeurs de longueur de carre effective pour ce compromis :
- poudre 60 à 125cm
- mixte 130 à 170cm
- slalom 145 à 160cm
- piste 150 à 175cm
- freeride "barbu" , géant et + , derby...
le maximum entre 170cm et +++
là pour être vraiment précis il faut une base de données dans ces catégories, de l'expérience ou un peu de pif (qu'il est bon ce pifomètre)
mais de lors que cet ingrédient premier est décidé, on peut commencer à dessiner les rayons centraux de l'outline
ha non pas encore, il faut d'abord définir le centre fixation, ce trait,cette marque qui dicte par ou vont se répartir les forces (vives?) du skieur vers le talon et la spatule.
classiquement la marque est située dans un rapport 45/55% mais les extrêmes sont 42/58%(certains skis randos à convertions faciles) ou il faut appuyer comme un malade sur l'avant pour faire tourner les skis et 50/50% ou le ski est très survireur (pur freestyle ou gros poudre à rayon long)
un fois ce trait posé sur la planche à dessin et les longueurs de carre
devant/derrière on peut passer à la phase suivante
3) les rayons
sur les skis de neige dure, les rayons sont généralement purs c'est à dire orientés vers l'extérieur avec une transition très rapide/courte ou la carre n'a plus contact.
à l'avant si cette transition se situe plus vers l'avant que le début spatule, il y a un effet de frein vers l'extérieur au début de celle ci qui tire le ski dans le virage lors de la prise sangle: le fameux effet spatule
plus la neige est souple plus cet effet est présent et peut devenir gênant.
c'est aussi le cas en virage d'effet de plaque/portance, bref :-) le virage en poudre.
petite apparenté: l'art du shape c'est équilibrer les différentes paramètres, les marier, en opposer certains à d'autres pour minorer les défauts tout en gardant les qualités d'une option et accepter de regouter la soupe à chaque variation.
toujours sur ces skis "neiges plus ou moins dures" généralement on met un rayon plus long derrière que devant qui associé au flex plus souple à lavant va permettre de déclencher le coupé plus facilement tout comme l'effet spatule.
on aura aussi un meilleur contrôle pour varier le rayon de courbe selon l'appui sur la languette
dans le même axe une torsion plus souple a l'avant va permettre un déclenchement plus aisé.
ces trois facteurs effet spatule/rayon et flex plus souple/torsion plus souple sont à équilibrer avec la position du skieur plus ou moins appuyé sur les languettes/position fixation pour que l'avant supporte l'appui et reste précis sans réactions intempestives lors des variations de terrain et vibrations.
bref là c'est une sacré soupe difficile à maîtriser d'où l'empirisme forcené dans les skis de compétition.
une tendance actuelle est de plus équilibrer les flexs que dans le passé.
mais le rayon du talon plus tendu reste à peu près une constante, car long d'un déséquilibre arrière si on est déjà à la ramasse on ne veut pas que le ski tourne encore plus avec l'effet de l'outline
hormis ces rayons "purs" on a vu arriver d'abord sur les skis poudres puis sur certains mixtes, une transition beaucoup plus longues entre ces rayons et les largeurs maximales.
le but étant d'avoir une carre très fluide/neutre aux extrémités dans les mauvaises neiges et de diminuer la surface aux extrémités dans la poudre toujours dans le même but de fluidité.
on voit les rayons centraux se prolonger soit par une droite puis/soit directement par un courbe qui part dans la direction de l'axe pour arriver à la largeur maximale. des fois une droite parallèle à l'axe ou une courbe très tendue poursuit après la largeur max vers l'avant ou l'arrière.
plus le programme est poudre plus ces ellipses/courbes de transition sont longues et moins le ski est véritablement efficace sur le dur.
elles sont souvent bien plus importantes ou seulement presentes à la spatule (on cherche à garder un talon sur en grip)
les valeurs des rayons "purs" :
spécial ou maxi carve de 8 à 15m
maniable sans excès 15 à 25m
assez long 25 à 35m
et de 35m à l'infini et au delà pour les missiles
pour la variation avant arrière des rayons c'est entre 3 et 10 mètres .
on a aussi des skis à triple rayon ou le central est soit une variation des extérieurs soit un rayon plus long mais c'est une autre histoire.
4) la largeur centrale et les largeurs extérieurs qui en découlent avec les rayons
bon la il s'agit de définir les leviers/surfaces acceptables selon le programme/densité de la neige.
expérience/vision qui n'engage que moi, je trouve la largeur sur la piste nettement plus gênante au talon qu'en spatule notamment en dérapage.
donc peut être que les shape BBR ne sont pas si bêtes que ça malgré le look/marketing salomon qui a échoué (je crois...)
dans cette optique d'architecture en Y le centre fixation peut logiquement se retrouver devant la largeur centrale minimale du ski.
une des raisons de faire correspondre centre fixe/largeur minimale patin est une facilité de conception mécanique, on met l'épaisseur maximale du noyau à l'endroit le moins large et maîtrise ainsi plus facilement l'équilibre des flexs mais rien ne dit que des libertés ne seront pas pris dans le futur par rapport à cette classique règle.
en sensation un ski qui taille facilement est perçu comme plus étroit.
autre expérience (avec un décalage latéral des fixes, encore une autre histoire) en carving la largeur est surtout gênante sur le ski extérieur alors qu'en dérapage c'est plus équilibré.
juste pour comprendre comment marche le corps du skieur.
l'appui intérieur peut être bien plus puissant mais il est difficilement dosable, et sans retour une fois un seul s'accroche dépassé.
pour ceux qui veulent des bêtes de piste ce serait peu être un facteur à prendre en compte, l'avenir nous le dira...
piste 63/85mm
polyvalent 85/105mm
poudre +105mm
voilà on vient de définir la partie piste du ski, il faut y ajouter la taloche avant pour pas que cela plante sur les obstacles/poudre qu'on appelle la spatule; et bien sur le talon pour faire sécher les skis au resto/empêcher le ski de cabrer/ permette à la carre de talon de ne pas trop accrocher dans les trou
5) les parties poudre
le dessin du ski va être "fermé" et on va pouvoir redonner en surface.
plus un fat a de surface aux extrémités, plus celle ci vont plier face au changements de neige/vitesse/intensité de la courbes d'autant qu'elles sont élevées.
on dit que le ski n'est pas neutre, ça peut être recherché sur un ski classique qui a besoin de maniabilité mais ca n'a aucun intérêt sur un ski moderne à rocker/et/ou large.
de plus la largeur si elle aide au dejaugeage devient elle aussi un frein comme si on avait un bateau/windsurf/planteur trop large et déplacé trop de neige
et enfin des extrémités plus fines, ou même des skis à extrémités plus fines que le centre, les REVERSE OUTLINE ( cher à shane MC Conkey) ont un pivot qui facilite grandement l'évolution dans les neiges croutées ou des poudres lourdasses ou la carre devient un ennemi.
pour des skis se rapprochant de ces reverses, et pour les deux raisons précèdentes, on va donc recentrer les largeurs maximales pour affiner les extrémités, pour créer ce qu'on appelle le TAPER, la distance extrémités/largeur maxi
définir les taper c'est aussi définir les deux autres points primordiaux pour un ski de poudre:
- la longueur
- le centrage des fixations (en % arrière/avant c'est mieux)
selon le profil, donc le programme du ski, et aussi sa largeur, simple ou double spatule/rocker on y applique le % du centrage des fixations
par exemple 48/52% pour un simple spatule à rocker avant bien marqué de 122mm au patin
pour le même profile mais avec 105 au patin on est obligé de reculé nettement car la partie avant plus fine ne permet pas autant de s'appuyer et on se retrouve
a 45/55% de l'arrière.
pour un ski de 105 classique spatule basse là on se retrouve à 42/58% la même a leur classique qu'un ski de piste, une valeur de barbu bien classique.
et toujours en 105mm mais avec gros double rockers spatules de FSBC on a
49/51% et vers 45/55% si on enlève 8cm de spatule arrière ce qui nous ramène au cas 2.
un fois qu'on a choisi le centre poudre on y superpose la partie piste en alignant les centres et on obtient les taper.
(fin partie 1, dodo, à suivre le profil, les rockers, blablabla...)